Éditer et traduire : mobilité et matérialité des textes, XVIe-XVIIIe siècle / Roger Chartier

Une étude consacrée à la traduction et à l'édition. L'auteur met les différentes époques en parallèle, en étudiant notamment le monologue d'Hamlet dans les traductions françaises et espagnoles du XVIIIe siècle, puis explique comment l'édition peut être considérée comme une modalité de la traduction en donnant plusieurs littéralités et matérialités à un même texte. Electre 2021Notre monde devient chaque jour plus global et, pourtant, il n'est pas doté d'une langue universelle. Traduire est donc une nécessité pour que les destins partagés ne soient pas, en fait, des histoires cloisonnées. De là, l'importance des études portant sur la traduction et sur son envers, l'intraduisible. Elles permettent de dissiper les illusions anachroniques qui oublient la très grande inégalité entre les langues qui sont traduites et celles qui traduisent. Shakespeare connaissait Don Quichotte, mais Cervantes ne savait rien du dramaturge anglais. L'histoire des traductions doit s'écrire dans la tension entre l'hospitalité langagière, qui accueille l'autre, et la violence, qui le prive de ses propres mots. Ce livre voué à la première modernité, entre XVIe et XVIIIe siècle, s'attache d'abord aux mots eux-mêmes : ainsi, « sprezzatura » chez Castiglione ou « To be, or not to be » chez Shakespeare. Mais il montre aussi que la traduction ne se limite pas à faire passer un texte d'une langue à une autre. La modification des formes de publication transforme des oeuvres dont la langue reste inchangée. C'est en ce sens que l'édition peut être considérée comme une modalité de traduction et que se trouvent ici associées la matérialité des textes et la mobilité des oeuvres. [4e de couverture]Sujet - Nom commun: Traduction 1500-1800 | Intraduisibilité 1500-1800 | Édition 1500-1800 | Traduction -- Europe Histoire | Littérature, Édition -- Europe Histoire

Item type | Current library | Collection | Shelving location | Call number | Status | Date due | Barcode | Item holds | |
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Prêt normal | Enssib | Papier | Pôle Métiers du livre et de la culture | 070.5 HIS c (Browse shelf(Opens below)) | Available | 865434F |
Notes bibliogr. Index
Une étude consacrée à la traduction et à l'édition. L'auteur met les différentes époques en parallèle, en étudiant notamment le monologue d'Hamlet dans les traductions françaises et espagnoles du XVIIIe siècle, puis explique comment l'édition peut être considérée comme une modalité de la traduction en donnant plusieurs littéralités et matérialités à un même texte. Electre 2021
Notre monde devient chaque jour plus global et, pourtant, il n'est pas doté d'une langue universelle. Traduire est donc une nécessité pour que les destins partagés ne soient pas, en fait, des histoires cloisonnées. De là, l'importance des études portant sur la traduction et sur son envers, l'intraduisible. Elles permettent de dissiper les illusions anachroniques qui oublient la très grande inégalité entre les langues qui sont traduites et celles qui traduisent. Shakespeare connaissait Don Quichotte, mais Cervantes ne savait rien du dramaturge anglais. L'histoire des traductions doit s'écrire dans la tension entre l'hospitalité langagière, qui accueille l'autre, et la violence, qui le prive de ses propres mots. Ce livre voué à la première modernité, entre XVIe et XVIIIe siècle, s'attache d'abord aux mots eux-mêmes : ainsi, « sprezzatura » chez Castiglione ou « To be, or not to be » chez Shakespeare. Mais il montre aussi que la traduction ne se limite pas à faire passer un texte d'une langue à une autre. La modification des formes de publication transforme des oeuvres dont la langue reste inchangée. C'est en ce sens que l'édition peut être considérée comme une modalité de traduction et que se trouvent ici associées la matérialité des textes et la mobilité des oeuvres.
4e de couverture
Introduction. Éditer et traduire I. Dire vrai : rhétorique, fable, histoire La volonté de vérité Rhétorique et preuve Chroniques et "Histoires" Le roman, la société et les individus Vérité de la fiction, poésie du réel Comment peut-il y avoir vérité sans mensonge ? II. Écrire l'autre : traduction et intraduisible La professionnalisation de l'écriture Traductions et géographie littéraire Traductions et histoires connectées Traduire l'intraduisible Traduction et horizons d'attente. Las Casas Le sens de l'oeuvre. Graciàn Traduire le même III. "Sprezzatura" : traduire Castiglione Le verbe et l'écrit Sprezzatura Un "best-seller" Desprecio Nonchalance et mépris Recklessness et Disgracing Negligenter & (ut vulgo dicitur) dissolutè Paradoxes lexicaux et distinction curiale IV. Les gages de Sganarelle Paris, 1665 Paris, 1682 Amsterdam, 1683 "Sganarelle" avant et après Sganarelle El Burlador de Sevilla y Convidado de Piedra Il Convitato di Pietra Mobilités textuelles V. Éditer Shakespeare : l'édition comme translation "Pamphlets" Relier Lieux communs Le projet de Thomas Pavier Folios OEuvres Beautés L'oeuvre et l'écrivain VI. Rencontre : Shakespeare et Cervantès 1613. Cardenio à Whitehall, Don Quichotte en Angleterre 1653. The History of Cardenio : Fletcher, Shakespeare et Cervantès 1605. Rencontre à Valladolid ? 1616. Les derniers mots Shakespeare en terre espagnole L'Angleterre de Cervantès Frontières VII. "To be, or not to be" : traduire Hamlet Voltaire, 1733. Passer de l'être au néantVoltaire, 1761. Être ou n'être pas 1733. Être, ou n'être point. Être, ou cesser d'être Pierre-Antoine de La Place, 1746. Être, ou n'être plus ? Ducis, 1769. Talma, 1809 La traduction littérale comme arme critique 1776. Le Tourneur : traduire tout Shakespeare Le Tourneur et Moratin De Ducis à Shakespeare VIII. Dieu translateur Relier pour l'éternité L'édition définitive Élégies et épitaphes Émendation et retiration Édition définitive ou édition princeps ? La théorie des éditions humaines L'édition définitive Index des noms Index des notions.
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