La relation d'enquête comme relation sociale : épistémologie de la démarche de recherche ethnographique / Christian Papinot

Bibliogr. p. [241]-254. Notes bibliogr.

Texte remanié de Mémoire pour l'habilitation à diriger des recherches ? Versailles-Saint-Quentin en Yvelines 2011

"Cet ouvrage a pour objet d’analyser les conditions de production des données d’enquête en sciences sociales à partir de la question centrale de la relation d’enquête comme relation sociale. Quel statut ont les données d’enquête ? Comment sont-elles empiriquement produites ? Le premier chapitre est une mise en perspective historique de l’émergence de la question afin de comprendre comment se sont imposés le modèle positiviste d’un « observateur témoin invisible » et les stratégies de neutralisation des situations d’enquête qui en découlent. Le deuxième montre que cette dénégation de la relation d’enquête comme relation sociale constitue encore un idéal persistant de pratiques de recherche contemporaines. Le troisième établit un programme de rupture avec cet idéal positiviste en faisant de l’analyse réflexive de la relation d’enquête comme relation sociale une condition d’intelligibilité des données produites. Le quatrième présente enfin différentes manières de procéder à l’analyse des relations sociales d’enquête comme levier de compréhension de l’objet." [Source : 4e de couv.]

P. 1 Introduction P. 4 De "l'enracinement social du sociologue" P. 6 Une épistémologie au service de la compréhension de l'objet P. 8 Projet et plan de l'ouvrage P. 13 Chapitre 1, L'émergence de l'observateur dans le champ de l'observation P. 14 L'émergence récente d'une sociologie empirique P. 18 1.1, Des prémisses oubliées d'analyse réflexive de la situation d'enquête P. 23 1.2, Naissance de "l'ethnographie moderne" et du mythe malinowskien "d'indigénisation" du chercheur P. 29 1.3, De Griaule à Maget, la neutralisation de la situation d'enquête dans l'ethnographie française P. 44 1.4, Décolonisation et émergence de l'observateur dans le champ de l'observation P. 48 Conclusion : un modèle positiviste de l'observateur consubstantiel d'une ethnologie anhistorique P. 53 Chapitre 2, Neutralisation de la situation d'enquête et persistance du modèle de l'obsevatoire témoin invisible P. 55 2.1, "Le manuel", un exemple de modèle positiviste contemporain en initiation de l'enquête P. 58 2.2, Le contournement du questionnement réflexif par le recours aux vertus supposées d'une instrumentalisation technique P. 69 2.3, Apparier enquêteurs et enquêtés : la délégation de l'enquête comme tactique P. 73 2.4, La "tactique du caméléon" comme neutralisation de la situation d'enquête P. 77 2.5, Observation participante clandestine et neutralisation de la situation d'enquête P. 90 2.6, Des logiques d'action aux logiques de connaissance : mesurer, évaluer le degré de perturbation de l'observateur P. 96 Conclusion : des réponses mécaniques à une question épistémologique P. 107 Chapitre 3, Quel dépassement du modèle positiviste ? P. 108 3.1, Le renversement épistémologique de Georges Devreux P. 111 3.2, Les effets de la situation d'enquête comme révélateurs de logique endogènes P. 116 3.3, Sortir de l'alternative entre fausseté et vérité des données de l'enquête P. 122 Conclusion : Quel statut pour les données d'enquête ? P. 131 Chapitre 4, La distance sociale enquêteur / enquêté comme levier de compréhension de l'objet P. 132 4.1, L'analyse réflexive, pour quoi faire ? P. 136 4.2, Quelle définition de la situation d'enquête ? P. 141 4.3, Le rétablissement de la "bonne" distance par les enquêtés P. 143 4.4, Engager l'enquête, en redéfinir les frontières P. 181 4.5, L'altérité du chercheur comme vecteur : la compréhension du groupe par ses "frontières" P. 203 4.6, Documents photographiques et confrontations de points de vue heuristiques P. 229 Conclusion : à propos d'incidents productifs